L’Océan fournit 50% de l’oxygène que les êtres vivants respirent, et il séquestre environ 30% des émissions de CO2 anthropiques. Vaste régulateur du climat, grand pourvoyeur de denrées, premier transporteur de marchandises, envahi par nos déchets, l’Océan garantit aussi bien l’équilibre et la richesse des écosystèmes terrestres que des sociétés humaines.
Nous n’avons qu’une seule planète aux ressources finies. Malgré l’immensité de la masse océanique qui la recouvre, celle-ci est limitée par un ensemble de facteurs physico-chimiques. Lorsque l’empreinte de nos modes de vie dépasse leurs limites, les écosystèmes se trouvent en situation de déséquilibre.
Or, jusqu’à aujourd’hui, aucun outil ne permettait de mesurer l’importance de l’Océan dans nos vies et l’impact que nous avons sur lui.
L’Empreinte Océan est un outil de sensibilisation qui permet à chacun d’estimer ses impacts sur l’Océan, de comprendre en quoi l’Océan est essentiel à l’équilibre planétaire, pourquoi et comment nos modes de vie ont un tel impact sur lui et enfin de trouver des solutions pour réduire cet impact. Cet outil a été co-dévéloppé avec l’agence Ecolife, qui accompagne gouvernements, organisations et entreprises dans l’évaluation de leur Empreinte Écologique et dans les changements de comportements menant à la transition écologique.
L’objectif principal de l’Empreinte Océan est de sensibiliser de la manière la plus exhaustive sur les liens tissés entre nos modes de vie et l’Océan. Elle est calculée grâce à des facteurs mesurables et utilise pour cela deux indicateurs complémentaires :
L’Empreinte Océan a été développée par Under The Pole avec l’agence Ecolife, un organisme certifié par le Global Footprint Network. Les données viennent donc d’études et de rapports scientifiques ou d’organismes officiels tels que l’ADEME, ou encore la base de données du Global Footprint Network.
Au cours des quarante dernières années, 20 à 30% du CO2 émis par les activités humaines ont été séquestrés par l’Océan par des processus biologiques et physiques. Mais le prix à payer est fort car cela fait diminuer le pH de l’Océan, qui devient plus acide. Cette acidité rend plus difficile la formation de carbonate de calcaire (dit aragonite) nécessaire à de nombreux organismes marins, tels que les mollusques pour leur coquille ou les coraux pour leur squelette. Or, leur rôle pour la biodiversité marine est crucial.
L’acidification est essentiellement liée à notre consommation d’énergies fossiles à travers nos transports, chauffages, produits issus de systèmes intensifs… Tous nos modes de vie sont émetteurs de carbone, à un niveau ou à un autre. Chaque option du formulaire correspond donc à une valeur spécifique de production annuelle de carbone, mesurée en tonnes/an. La somme de toutes les valeurs « carbone » permet de calculer son empreinte.
La limite planétaire de l’acidification des océans quant à elle est estimée selon le taux moyen de saturation de l’eau de mer de surface en aragonite. Elle est estimée à 45 tonnes de CO2 émis par personne sur l’ensemble de sa vie (en considérant une espérance de vie moyenne de 80 ans). Ces chiffres permettent de déduire que, pour ne pas dépasser la limite planétaire, chacun ne devrait émettre que 0,6 tonnes de CO2 par an. Or, la moyenne d’une personne française est d’environ 6 tonnes de CO2 émises par an, soit 10 fois plus que les préconisations.
La limite n’a pas encore été atteinte. Mais, si elle l’était, ce serait irréversible.
L’azote est un élément abondamment présent dans l’atmosphère terrestre. Son excès provoque une pollution qui provient majoritairement de l’utilisation d’engrais synthétiques, du rejet d’eaux usées ou de la combustion de combustibles fossiles.
Lorsqu’il se retrouve dans les cours d’eau et les zones côtières, l’excès d’azote provoque des épisodes d’eutrophisation, c’est-à-dire que l’afflux de matières nutritives entraine une production excessive d’algues. Leur dégradation engendre l’hypoxie du milieu (situation où la disponibilité en oxygène est réduite) qui, si elle est sévère, atteint le stade de « zone morte ».
L’azote se mesure en kg/an et comprend les quantités d’émissions annuelles de molécules d’azote réactives telles que l’ammoniac et le nitrate. Chaque option du formulaire correspond à une valeur spécifique de production annuelle d’azote. La somme de toutes les valeurs « azote » permet de calculer cette Empreinte.
La planète ne peut pas absorber plus de 62 millions de tonnes d’azote anthropiques par an. Cela signifie une production de 8 kilogrammes par personne et par an. Or, en 2020, les émissions d’azote ont atteint 150 millions de tonnes, soit environ 19 kg en moyenne par personne cette année-là.
La limite planétaire est donc dépassée.
Le taux actuel de perte de biodiversité est estimé être 100 à 1000 fois plus important par rapport à une extinction naturelle. L’Indice Planète Vivante (IPV) établit par WWF a enregistré une régression de 49 % entre 1970 et 2012 pour les populations marines. Le sixième événement d’extinction majeur dans l’histoire de la vie sur Terre est en cours, et c’est la première fois qu’il est causé par les activités humaines.
La limite planétaire est donc aujourd’hui dépassée.
La perte d’une espèce représente un dommage irréversible et incalculable, mais la perte de diversité d’un écosystème réduit aussi sa résilience face aux perturbations. La limite planétaire appelée « intégrité de la biosphère » est ainsi liée à la variété du vivant et à la capacité de régénération et à l’équilibre des espèces marines. La connexion de cette limite avec les autres majore l’importance de sa prise en compte et de sa préservation.
Cependant, on sait peu de choses sur la quantité et les caractéristiques de biodiversité qui peuvent être perdus avant que cette résilience ne soit érodée. Il a donc été décidé de se baser sur la biocapacité de l’Océan, c’est à dire sa capacité à fournir stockage de carbone, alimentation, abri… rapportée en hectares productifs. La biocapacité marine est de 3 milliards d’hectares, soit 0,4 hectare global/personne.
Notre impact direct sur les espèces marines est calculé grâce aux questions concernant la consommation de produits de la mer et de viande. L’Empreinte Écologique des zones de pêche, en hectares, mesure la surface océanique biologiquement productive nécessaire à la capture ou à la récolte. Pour calculer l’Empreinte de la consommation de fruits de mer, une tonne d’un produit de la mer est divisée par le rendement durable de ces produits pour obtenir le nombre d’hectares d’océan nécessaires.
Originellement nommée « pollution chimique », la limite planétaire des « Nouvelles Entités » concerne l’introduction dans l’environnement d’éléments naturels, chimiques ou artificiels que le système ne connaissait pas auparavant. Leur présence dans l’environnement est d’autant plus préoccupante lorsqu’elle est persistante, quand leur distribution et leur accumulation est à grande échelle, et quand leurs effets sont négatifs. Mais cette limite se heurte à des difficultés de quantifications des émissions de polluants. C’est pourquoi l’Empreinte Océan se focalise sur le plastique : à la fois pour des questions de quantification, pour son impact avéré et pour le symbole de consommation qu’il représente.
La masse totale de plastiques sur la planète représente désormais plus de deux fois la masse de tous les mammifères vivants, et environ 80 % de tous les plastiques jamais produits restent dans l’environnement et 8 millions de tonnes finissent dans l’océan chaque année (équivalent à un camion poubelle déversé chaque minute). Celui-ci représente 50% de la pollution marine.
Sans surprise, la limite de sécurité a été définie comme dépassée par les scientifiques du Stockholm Resilience Center en janvier 2022.
Concernant le calcul de l’impact des plastiques, l’objectif est bien-sûr que la concentration de plastique dans l’Océan n’augmente pas (en prenant en compte la dégradation de ce matériau dans l’environnement). Il a été estimé que la demi-vie du plastique, c’est-à-dire la période au terme de laquelle la moitié des particules disparaissent, était de 500 ans. La limite correspond donc à la quantité de plastique qu’un individu peut jeter dans l’Océan sans que la concentration de plastique n’augmente (ici estimée à 35 grammes par personne, et par année).
Le résultat proposé par ce calculateur est principalement représentatif d’une personne vivant en France métropolitaine. En effet, certains paramètres, en particulier le bouquet énergétique propre à chaque pays, influencent particulièrement le résultat final, qui ne sera donc pas aussi pertinent en dehors de nos frontières.
La nature, dont l’Océan, rend la vie humaine possible, grâce aux services rendus par les écosystèmes. L’Évaluation des Écosystèmes pour le Millénaire (MEA, Millennium Ecosystem Assessment) a défini quatre types de services :
L’Empreinte Océan aborde, pour chaque question, les bienfaits que nous procure l’Océan pour comprendre la relation que nous avons tous avec l’environnement marin, et en quoi ce dernier est essentiel à notre quotidien.
Dans les questions concernant le logement, il est possible de sélectionner une option “Je ne connais pas l’efficacité énergétique de mon logement” et “Je consomme de l’électricité française moyenne (ou je ne connais pas la source d’énergie de mon électricité)”. Pour ces propositions, c’est la valeur moyenne française de chaque impact qui est attribuée.
L’énergie nucléaire est bien prise en compte, même si elle n’est pas indiquée explicitement. En effet, le nucléaire en France est une grande source de débats sur lesquels les avis sont très divergents. Ce mode de production d’énergie émet moins de CO2 que la majorité des autres sources énergétiques, mais peut-on réellement considérer le nucléaire comme “neutre” pour l’Océan ? Même si la méthodologie retenue pour l’Empreinte Océan le fait apparaître comme tel dans le calcul, chacun est libre de choisir la réponse qui lui semble la plus correcte.
L’Empreinte Océan a pour objectif premier la sensibilisation du grand public aux enjeux gouvernant actuellement le milieu océanique. Il ne lui est pas possible de prendre en compte la totalité des impacts que chaque individu exerce sur le milieu. Des choix ont été faits, et les résultats obtenus sont des estimations. Le résultat du questionnaire est donc minimisé par rapport à la réalité.
De nombreux facteurs participent en outre à l’imprécision de l’Empreinte Océan : l’intégration de facteurs non mesurables (engagement collectif), le manque de connaissance du milieu océanique (seuls 5% en auraient été explorés).
En outre, pour des raisons de faisabilité, dès que cela est possible, l’indicateur ne prend en compte que des données quantifiées et quantifiables : certains impacts sur l’Océan pourtant majeurs n’ont donc pas pu être pris en compte par manque de données exploitables. C’est le cas de l’eau douce, de l’utilisation du sable marin, des pesticides, du transport maritime, de l’urbanisation des littoraux ou encore des impacts d’internet.
Cet indicateur est encore perfectible. N’hésitez pas à nous faire remonter vos remarques à sensibilisation@underthepole.com
L’un des principaux avantages de l’agriculture bio est la limitation des pesticides. Et nous savons que ce sont l’une des causes principales de la contamination des eaux. Ils sont utilisés depuis de nombreuses années dans différents domaines, comme l’agriculture mais aussi la voirie, le traitement du bois ou bien encore des usages privés. Son usage a augmenté de 25% au cours de la dernière décennie, impactant in fine la qualité de l’eau.
Les dommages causés par les pesticides dilués dans l’eau sont très nombreux, diversifiés, et en même temps diffus. Toutefois, l’ampleur des dégâts causés par cette pollution la rend difficile à étudier, tant les paramètres à prendre en compte sont nombreux et subtils. On sait tout de même que la présence de pesticides dans l’eau entraîne des dégradations et des modifications des écosystèmes aquatiques. De plus, cette contamination implique une contamination de l’ensemble de la chaîne alimentaire, y compris les animaux d’élevage.
Pourtant, les pesticides n’ont pas pu être inclus dans le calcul. La multiplicité des molécules (parfois confidentielles) émises et présentes dans l’environnement, ainsi que les usages multiples, que ce soit dans le secteur de l’agriculture ou par des particuliers, rendent difficilement mesurable leur inclusion dans l’Empreinte Océan.
Évidemment, le lien entre Internet et les Océans n’est pas évident. Il existe pourtant. On a tendance à penser que le digital est immatériel, mais il ne faut pas oublier que toute interface numérique a également une existence physique. D’abord, les données partagées via les interfaces numériques transitent entre les continents grâce à des câbles sous-marins. Ensuite, toutes les données sont stockées sur des serveurs, qui ont une existence physique. Ces serveurs sont hébergés dans des data-centers qui consomment beaucoup d’énergie et émettent de la chaleur en retour. Les data-centers sont responsables de 0,3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
La majeure partie de l’empreinte écologique liée à l’utilisation du numérique est attribuée au processus de fabrication et à l’utilisation du centre de données. Pour limiter l’impact écologique de notre utilisation croissante de l’outil digital, il faut favoriser le matériel reconditionné, en évitant de multiplier les objets connectés qui peuvent être mutualisés. Quelques recommandations pour réduire son empreinte numérique dans un environnement professionnel : https://www.greenit.fr/2022/01/04/5-gestes-pour-reduire-efficacement-son-empreinte-numerique-au-bureau/
Il est possible à travers cet outil de descendre sous la barre d’une planète, mais le résultat obtenu n’est qu’une estimation minimisée de la réalité, ne prenant pas en compte l’ensemble des impacts que chaque individu exerce sur le milieu marin.
Nous rappelons que l’objectif premier de cet outil est de sensibiliser le grand public à notre impact sur l’Océan, et ainsi de passer un message afin de comprendre en quoi l’Océan est essentiel à l’équilibre planétaire et partager des solutions pour réduire cet impact.
Vous trouverez ci-dessous un inventaire des sources utilisées pour les données du calculateur :
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